Contrairement à la route, l’évolution structurelle de la mobilité ne parvient pas à gommer les effets conjoncturels du rail. En effet, le rail est particulièrement sensible à la conjoncture notamment de l’industrie lourde. La réduction de ces tonnages et de ces tonnages kilométriques est plus faible que l’augmentation de la route. Cela signifie que la route a pris du volume au rail mais également que c’est elle (la route) qui assure une grande partie de la croissance des tonnages.
Cette comparaison du rail et de la route traduit notamment la difficulté du rail à sortir aisément de ses frontières pour diverses raisons techniques et réglementaires. Les compagnies ferroviaires sont fortement « coincées » dans leurs limites territoriales ou dans des lignes internationales très ciblées. Cette situation est particulièrement grave dans et pour un petit pays comme la Belgique.
Cet état de chose représente une véritable difficulté pour le rail dans le marché concurrentiel des transports et lui fait indéniablement perdre des parts de marché. La libéralisation du rail via la mise en application des directives européennes est donc une chance pour le chemin de fer, de capter de nouveaux marchés et de réduire l’écart de concurrence avec la route. Faire tarder cette libéralisation, c’est immanquablement favoriser davantage le recours à la route.