Béatrice Schobbens Aucun commentaire
En concertation étroite avec le Service Public Fédéral Mobilité & Transport, la Cellule Mobilité de l’UWE s’est associée aux organisations patronales bruxelloise (BECI), flamande (VOKA) et fédérale (FEB), afin de réaliser une mini-enquête auprès des entreprises soumises précédemment à l’obligation fédéral de diagnostic.
Cette évaluation s’est concrétisée au travers d’une mini-enquête auprès d’un échantillon d’entreprises, postée en ligne entre le 14/11/2016 et le 10/01/2017. Elle a été proposée  par e-mail à l’ensemble des organisations soumises à l’obligation de diagnostic en 2014 (n = 10.734). Le nombre de répondants à la mini-enquête s’élève à 574.
 
La mini-enquête comportait quatre questions dont les résultats sont synthétisés ci-dessous :
 

Question 1 : charge de travail générée par diagnostic fédéral

La première question mesure la charge administrative sur base du temps (nombre de journées équivalentes) que les entreprises ont consacré à  collecter les informations et à remplir le questionnaire d’enquête fédérale.

 

 

La majorité des répondants (55%) a consacré 1 ou 2 jours à compléter le diagnostic fédéral des déplacements domicile-lieu de travail. 20% des entreprises interrogées y a consacré plus de 5 jours, ce qui signifie que l’obligation de diagnostic reste une charge administrative importante pour un certain nombre d’organisations. La difficulté réside avant tout dans la collecte de données dans les entreprises qui comportent plusieurs sites et/ou qui emploient de nombreux travailleurs externes.

Question 2 : utilité du diagnostic fédéral dans le cadre des politiques publiques de mobilité

61% des entreprises interrogées estiment que les informations fournies par le diagnostic fédéral ont peu ou pas d’utilité pour la mise en place de politiques publiques en matière de mobilité. 21% jugent même ces informations ‘totalement inutiles’. A l’opposé, 39% des répondants trouvent que les informations fournies par le diagnostic fédéral ont une certaine utilité en la matière. Ces réponses suggèrent donc clairement que de nombreux employeurs trouvent que les informations du diagnostic ont peu de valeur ajoutée. Par extension, ils ne perçoivent pas un retour suffisant – en matière d’amélioration de la mobilité – aux efforts auxquels ils ont consenti pour compléter le diagnostic.

 

 

Question 3 : utilité du diagnostic fédéral dans le cadre de la politique de mobilité individuelle de l’entreprise

Cette question concerne l’usage ‘micro’ que les entreprises font des résultats du diagnostic fédéral : ceux-ci sont-ils utilisés dans le cadre de la politique de mobilité de l’entreprise ?

 

 

La grande majorité des répondants (87%) n’a pas utilisé les résultats du diagnostic fédéral pour réfléchir à la politique de mobilité de leur entreprise. Parmi ces derniers, 35% ont néanmoins l’intention de faire usage des résultats à l’avenir. Seules 13% des entreprises sondées ont fait un usage effectif de ces résultats. Dans la mesure où la concertation sociale autour du thème de la mobilité est un des objectifs du diagnostic fédéral, les réponses obtenues ici indiquent un manque de prise en compte des résultats au niveau des conseils d’entreprise.

Question 4 : utilité de l’outil de feedback

Le SPF Mobilité et Transports a développé un outil de feedback en ligne qui permet aux entreprises de consulter leurs résultats individuels et de les comparer avec les données des autres entreprises. Cet outil fournit également des conseils sur mesure (quick wins) aux organisations pour améliorer leur politique de mobilité. La question 4 demande aux répondants d’évaluer l’utilité de cet outil de feedback.

 

 

66% des entreprises sondées estiment que l’outil de feedback n’a pas ou peu d’utilité. 23% le jugent même ‘totalement inutile’. 34% des répondants estiment à l’inverse que l’outil de feedback est utile dans une certaine mesure, mais seuls 3% d’entre eux pensent que c’est un outil « très utile ». L’utilité des ‘quick wins’ semble donc limitée : nous verrons plus loin qu’ils ont une valeur ajoutée pour les petites organisations qui prennent encore peu de mesures en matière de mobilité, mais qu’ils sont généralement insuffisamment personnalisés.

En outre, le Conseil National du Travail (CNT) et le Conseil Central de l’Economie (CCE) ont organisé des auditions entre novembre 2016 et janvier 2017 au sein de leur sous-commission mixte « Mobilité ». Des représentants du personnel et mobility managers de diverses entreprises,des représentants des sociétés de transport public, des chercheurs académiques et des représentants du SPF Economie ont été invités à relater leur expérience et/ou leur utilisation du diagnostic des déplacements domicile–travail.
 

Ensemble, les résultats de la mini-enquête et des auditions ont permis de proposer au SPF M&T un certain nombre de pistes d’améliorations et des simplifications de l’outil de diagnostic fédéral.

Les résultats de l’enquête, le rapport des auditions et l’ensemble des recommandations au SPF M&T sont disponibles dans ce document à télécharger

En application de la loi-programme du 8 avril 2003, et donc en place depuis 2005, cette obligation triennale concerne les entreprises privées et publiques de plus de 100 travailleurs.