Le 24 avril dernier s’est tenu à Genval le colloque organisé par la Fondation FREE pour entreprendre avec la collaboration de l’UWE et du BECI. Ce colloque avait pour thème «Mobilité : des choix nécessaires pour une croissance économique», un sujet s’inscrivant dans le contexte institutionnel qui oblige les régions à «doper» leur croissance sous peine de voir leurs ressources financières se réduire substantiellement à l’horizon 2022.
Une première étude réalisée par FREE voici deux ans avait conclu que Bruxelles était le principal moteur de croissance de la région wallonne. Cette étude n’avait jamais fait que confirmer le rôle fondamental des villes dans la création de richesses, où que ce soit dans le monde. Les villes tirent la croissance de manière plus que proportionnelle par rapport à leur population ou la superficie qu’elles couvrent. C’est le cas de Bruxelles dont le rayonnement est à la base de plus de 30% du PIB belge.
L’utilité d’aborder la problématique de la croissance par le biais de la mobilité se justifiait par le fait que les mouvements de personnes et de marchandises augmentent plus vite que la production de richesses :
- Plus de 50% de la population mondiale vit dans les agglomérations urbaines et cette proportion atteindra 70% d’ici 2040 ;
- Les échanges commerciaux sont passés de 8% à 28% du PIB mondial en 50 ans, et, pour 2014, l’OMC prévoit une croissance économique mondiale de 3% mais une croissance des échanges commerciaux de 4,7% en valeur et probablement de plus de 6 à 7% en volume…
L’OCDE estime que les problèmes de non-mobilité coûtent d’ores et déjà de 1% à 2% de croissance à l’économie mondiale. Ce sera d’autant plus le cas à l’avenir que les investissements en infrastructures de mobilité sont de plus en plus coûteux pour des états souvent déjà trop endettés alors que seule la croissance permettrait de les financer. Faut-il dès lors s’étonner de constater que ce sont souvent les régions les mieux équipées qui sont aussi les plus congestionnées…. La congestion des zones métropolitaines n’est donc pas prête de se réduire alors que la croissance a tendance à se ralentir. Le cercle vicieux guette d’autant plus que tout ceci se passe dans un contexte de concurrence internationale!
Face à ce constat, après une phase d’étude qui a mobilisé une quarantaine de personnes pendant une dizaine de mois, les trois organisations ont publié une «feuille de route» qui reprend une douzaine de propositions, lesquelles s’articulent autour de quatre axes :
- Donner la priorité absolue aux «chaînons manquants» qui bloquent la circulation tant dans qu’autour de Bruxelles et qui handicapent les synergies économiques entre les diverses régions du pays.
- Mieux utiliser ce qui existe, notamment en favorisant le report modal et «tarifant» chaque mode de transport selon son «coût vérité» et en étalant dans le temps l’utilisation des infrastructures existantes.
- Exploiter au mieux les possibilités offertes par les nouvelles technologies en misant sur les nouvelles formes de travail, en mettant à disposition en temps réel l’information sur la mobilité.
- Travailler sur les comportements en vue de modifier la demande de mobilité.
La poursuite de la croissance nécessite un réel effort de gouvernance guidée par une vision intégrée des perspectives de développement, au-delà des limites institutionnelles et structurelles : tous les acteurs de la mobilité, publics et privés, des trois régions doivent participer à cet effort de coordination.