En collaboration avec le SPF Mobilité et Transports, le Bureau du Plan publie pour la quatrième fois ses prévisions sur la demande de transport en Belgique, à politique inchangée. Plusieurs éléments ressortent de cette nouvelle publication.
Entre 2015 et 2040, une saturation dans la demande de transport de personnes apparait dans l’étude. En effet, selon les projections de l’étude du Bureau du Plan, la demande de transport en personnes ralentit jusque plafonner et se stabiliser 10% au-dessus de son niveau de 2015. Cet accroissement s’explique essentiellement par la croissance démographique. L’augmentation de la richesse par habitant n’a pas d’impact sur le nombre total de déplacements des personnes mais a un effet sur la répartition par motif de déplacement. En effet, un accroissement de la richesse par habitant favorise les déplacements liés aux loisirs qui voient leur proportion grandir. En ce qui concerne la répartition modale des déplacements, peu d’évolution sont prévues : la voiture reste de loin le mode de transport principal, avec une part supérieure à 80%.
Le transport de marchandises quant à lui affiche une croissance plus soutenue, tirée par les échanges internationaux. En conséquence de la poursuite de la tertiarisation des activités économiques, le lien entre transport de marchandises et évolution du PIB belge devient de plus en plus ténu dans les perspectives. Cependant, la demande de transport de marchandises augmente plus rapidement que pour le transport de personnes, avec en particulier une croissance importante des échanges avec l’étranger. Ce dynamisme s’explique par la présence de grands ports maritimes et d’infrastructures bien connectées au niveau international. Si le transport ferroviaire et fluvial croît plus rapidement que le transport routier (dont la part diminue à l’horizon 2040), ce dernier demeure toutefois le loin le plus utilisé pour le transport de marchandises, avec un part supérieur à 75% en 2040.
Les conséquences de ces évolutions sont une baisse des vitesses moyennes sur le réseau routier, plus particulièrement autour de l’agglomération d’Anvers. La croissance du transport routier de personnes et de marchandises conduit à une augmentation du trafic qui, sans nouvelles mesures, entraîne une diminution des vitesses sur le réseau routier par effet de congestion. Cette baisse est marquée inégalement sur le territoire, ce sont les grandes agglomérations que s’en trouveraient le plus impactées. Le cas d’Anvers, qui combine des flux de passagers et de marchandises verrait sa vitesse moyenne y baisser d’environ 13% sur les axes principaux.
Entre 2015 et 2040, les émissions de gaz à effet de serre augmentent légèrement tandis que les émissions de polluants locaux diminuent tout au long de la projection. Le scénario de référence table sur l’adoption de nouvelles normes Euro, l’amélioration énergétique des véhicules, le recours aux biocarburants et une pénétration accrue des motorisations hybrides et électriques. Grâce à ces mesures et évolutions, les émissions directes (dites « de la pompe à la roue ») de polluants locaux tels que les NOX et les PM2,5 sont réduites malgré la croissance de la demande de transport. Les émissions directes de gaz à effet de serre atteignent pour leur part un niveau légèrement supérieur à celui de 2015 en 2040 (+3%) : les améliorations technologiques et les mesures en vigueur ne compensent pas totalement la hausse attendue de la demande de transport.